Merci pour cet hommage magnifique qui nous permet de connaître Philippe encore un peu plus, et de voir des photos magnifiques.
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Merci pour cet hommage magnifique qui nous permet de connaître Philippe encore un peu plus, et de voir des photos magnifiques.
Cher Philippe,
Je me souviendrai toujours de notre première rencontre dans le salon de coiffure dans lequel je travaillais il y a plus de 10 ans...
Tu es rentré dans le salon avec classe, je t'ai fait ton shampooing puis on s'est installé devant le miroir... je te questionne alors sur des éventuelles désirs de coupe ... et tu me réponds: " fais ton travail et tais toi!" J'ai été surprise et je me suis mise à rigoler.... tu m'as suivi dans la rigolade et c'est à ce moment là , que j'ai compris que tu étais un homme unique et à la fois particulier....
Avec ta femme Claudine, nos premiers echanges étaient dans la douceur, l'art et la rigolade...
Nous nous sommes rapprochés au fil des années , ce qui nous a permis de passer d'excellents moments dans votre charmante et belle maison à Miri...
je me souviens de ce jour où nous avons fêté l'anniversaire de Claudine et nous nous sommes retrouvés sur la petite terrasse et tu me racontais des tas de choses... nous n'arrêtions pas de rire aux éclats....
Tu avais toujours les mots pour donner le sourire et apporter beaucoup de légèreté à tout...
merci pour tous ces bons moments passés ensemble.
Mon mari et mes enfants se joignent à moi pour te souhaiter un bon voyage dans le pays des anges.
On vous embrasse bien fort
J'ai rencontré Philippe par le pur hasard de la vie, à un moment où j'avais besoin de me retrouver. Cette rencontre a été incroyable, car je me suis retrouvé dans Philippe. Les défis de la vie, la beauté des choses et la vision du monde que nous partagions étaient profondes. Une part de Philippe réside en chacun de nous.
Je suis reconnaissant d'avoir partagé un court instant de sa vie et d'avoir exprimé ces mêmes valeurs. Les soirées de tarot autour d'un kir et quelques huîtres ont été mémorables.
Je te souhaite un paisible voyage, mon "pote", comme tu le disais si bien.
Un amour infini
Je voudrais vous raconter une histoire, une histoire folle, rocambolesque, excitante, parfois dramatique mais aussi joyeuse et souvent merveilleuse. Cette histoire, c’est ton histoire, notre histoire, mon amour.
Notre histoire commune, elle débute il y a 53 ans, ce jour où j’ai croisé la route de Philippe, un énergumène aux grands bras, aux grandes jambes qui s’agitaient et qui prenaient toute la place.
Ce jour là , tu t’es installé dans ma vie et tu y a pris toute la place.
Alors, tu m’as emmenée sur ta route, tu m’as emportée en haut vers des sommets sublimes, et brutalement la route descendait dans des précipices vertigineux !
Il n’y avait pas de plat sur cette route, non, pas de plat, rien de terne, rien d’ordinaire, rien d’ennuyeux.
Qu’est ce que c’était formidable, mais aussi tellement fatiguant.
Alors, de temps en temps, je criais STOP, je veux descendre, faire une pause.
Je descendais du manège, essoufflée, déboussolée, étourdie,… mais tu me rattrapais par la taille et tu me remmenais sur ton manège déchaîné.
Un manège fou, lance à grande vitesse, qui traversait des paysages fantasmagoriques que tu inventais.
Et puis il y avait le jeu. Tu jouais tout le temps. Alban, notre fils m’a dit il y a quelques mois, « en fait, Papa a toujours été un enfant et il sera toujours un enfant ».
Oui, en effet, tu étais un enfant, et, comme tous les enfants, tu passais ton temps à jouer, à jouer de tout, toutes tes activités se transformaient en jeu :
Tu ne faisais pas d’études, non, tu jouais avec les formules algébriques, logarithmiques, trigonométriques..
Tu ne travaillais pas, non, tu jouais avec les banquiers, avec les notaires, tu jouais avec les dossiers de prêt de tes clients de l’immobilier, des dossiers tellement bien ficelés que rien ni personne ne pourrait empêcher que le dossier soit accepté
Tu ne gagnais pas d’argent, non, tu jouais à le distribuer, à le donner aux mendiants, aux clients qui ne pouvaient pas payer, aux collaborateurs qui en manquaient, en échange d’un sourire, d’une amitié, d’un moment partagé. C’était tellement plus important qu’un morceau de papier.
Alors, tu rentrais, tu m’apportais un bouquet de roses rouges pour te faire pardonner.
Et quand tu effeuillais la marguerite, tu ignorais les pétales « un peu»
«beaucoup », tu ne connaissais que « je t’aime passionnément » ou« je t’aime à la folie ».
Dès que l’ennui pointait son nez, tu faisais une pirouette, tu fuyais, ou tu inventais une autre réalité. Tu fuyais la routine, l’ennuyeux, pas par souci de te distinguer, ça c’est un sentiment qui t’était étranger, non, par souci de tout magnifier, de tout rendre palpitant, plus fort. Tout était bon pour oublier ton enfance, le drame permanent de parents qui se déchirent.
Tu voulais vivre intensément et tu as vécu intensément, sans limites, d’ailleurs tu ne savais pas où étaient les limites. De temps en temps, quand tu sentais la routine s’installer, tu me disais « Pars en voyage, pars s’il te plaît, je veux que tu me manques, être malheureux à en crever, je vais t’écrire, je vais t’aimer encore plus, et, quand tu rentreras, je veux rouler à 200 à l’heure pour aller te chercher. Quand je rentrais, tu m’avais écrit des poèmes, rempli des pages de ta petite écriture serrée.
Les contraintes de la vie quotidienne, les corvées, tu les transformais en aventures et en défis :
Quand tu devais entretenir les boiseries, les poncer, les vernir, tu le disais « je vais faire du Beau », et tu faisais du beau, avec soin.
Quand le repassage s’accumulait et que tu sortais le fer, tu me disais « je vais me mettre en onde alpha, et je vais voyager, je te raconterai ».
Quand, il fallait faire les courses, tu préparais une blague pour ta caissière préférée ou pour ton copain le poissonnier.
Tu as vécu comme tu as voulu, intensément, en fumant trop, en buvant trop, en parlant trop fort, mais tu es parti sans regrets, tu as vécu ta vie comme une fête dans laquelle tu m’as embarquée. C’était magnifique, féerique parfois tragique, mais toujours très fort.
Ton dernier jeu, c’était la roulette russe, l’angoisse, la trouille qui te broie. Tu faisais tourner le barillet, encore plus de tabac, plus d’alcool, puis tu allais au résultat, tu demandais un scanner, et tu rentrais triomphant, tu avais gagné, « il n’y a rien, je suis immortel ! » tu me disais.
Et puis un jour, la maladie a pris la main, la mort allait gagner.
Tu ne t’es pas plaint, tu connaissais les règles du jeu.
Tu as jeté tes dernières forces dans des jeux que tu imaginais pour égayer ton agonie, pour que la vie avec toi reste légère, tout tourner en dérision, ne pas geindre, ne pas pleurer, encore rire, s’amuser.
Tu créais des jeux de mots, des blagues, des petits scénarios que tu mettais en scène pour la venue de ton infirmière, pour les RV chez les médecins.
Mais la mort ne t’as pas vaincu, elle t’a libéré de ce corps qui ne répondait plus.
Tu n’es pas dans cette boîte, non, tu voles, là autour de nous, tu concoctes des blagues avec les anges, tu voles comme ce papillon qui est apparu dans notre jardin le lendemain de ton départ, un papillon qui butine, qui s’amuse, et vole, et vole.
Alors, vole, vole mon amour, trouve enfin la sérénité et la félicité.
Vole, vole, rejoint ton monde de magie, de fête, ton monde sans limites, ton monde d’amour infini.
After enjoying many stories of Philippe's "non-ordinary life" I was excited to meet him when we traveled to Tahiti for the first time in the summer of 2021. Over the weeks we spent at Claudine and Philippe's beautiful home, and again on vacation in France the following summer - playing cards and getting to know each other - I developed an affectionate understanding of who Philippe was: a generous, charming, and sentimental man, an outstanding cook, and a bit of a rascal. He also had the faintest French accent of everyone in his family, despite never having lived in the UK or America -- a sign I think of his sensitivity to language and its many uses.
One night over a smoke on the balcony in Tahiti he told me of his love of two things in particular:
Nature and animals, which he said while gazing into the lush gardens around his home and scratching his beloved dog, Hera, affectionately on the head.
Games & Gaming. I understood him to mean not just card games and board games, but the epic Game of Life: the ability and propensity to question authority and rules, and play creatively with the hand you are given.  Philippe seemed to take the art of "play" seriously, as though it mattered more than an act to amuse ourselves, but also tests our wits and imaginations, a means to explore and push the boundaries in life.
I loved that he shared these insights and passions with me and I will look forward to sharing them with Florence, the daughter of Alban and me, when she is older - perhaps over a game of Tarot.
Merci à toi d'avoir été disponible les dernières semaines de la vie de Philippe pour partager avec lui quelques activités qu'il affectionnait particulièrement. Je garderai toujours en mémoire ces moments. Merci aussi de m'avoir soutenue et aidé à me remémorer les bons moments les jours qui ont suivi son décè…